Interview de Michael Jackson (Bad Tour)

1987, Michael Jackson est au Japon pour donner le coup d’envoi de la plus gigantesque tournée mondiale. Après sa première représentation, il accorde une interview télévisée, la seule depuis prés de dix ans. C’est Molly Meldrum, journaliste Australien qui avait déjà questionné Michael dix ans plus tôt qui aura l’honneur de lui poser quelques questions entre deux concerts du Bad Tour

Lors de cette interview, Frank Dileo se trouve aux cotés de Michael tandis que Quincy Jones est en retrait mais également présent.

Il y a dix ans, vous aviez beaucoup de rêves, se sont-ils réalisés ?

MJ : « La plupart de mes rêves sont devenus réalité et je suis très heureux« .

Toutes ces histoires que l’on écrit à votre sujet, est-ce que ça vous fait du mal, est-ce que ça vous affecte ?

Frank Dileo prend la parole : « Je vais répondre à cette question, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. ça me fait du mal et si ça me fait du mal, je sais que ça fait du mal à Michael. Il est un peu plus blasé que moi à ce propos. Mais la plupart des choses que je lis sont vraiment horribles. Ce n’est pas la majorité, c’est la totalité des ragots, spécialement en ce qui concerne la chirurgie esthétique, qui ne sont que des mensonges et fonds de poubelles. Si c’est la seule chose qu’ils peuvent faire de leur vie, les gens qui écrivent ça sont vraiment des malades ».

Est-ce que vous devez vraiment vous déguiser pour sortir ?

MJ : « Oui, quand je vais dans des endroits publics comme les salles de concerts pour voir des artistes. Je ne peux pas y aller autrement. On ne peut rien y faire. Parfois c’est le prix qu’on a à payer. J’ai quelques déguisements incroyables. Je peux tromper ma propre mère. J’aime me déguiser car je peux de cette façon voir la vraie vie, telle qu’elle est, ce qui est fun« .

Thriller a battu tous les records, est-ce que vous vous y attendiez ?

MJ : « C’était l’un de mes rêves et je savais qu’il ferait ce qu’il a fait« .

Est-ce que ça vous amuse de voir les gens vous imiter, s’habiller et danser comme vous ?

MJ : « Oui, surtout les enfants. C’est vraiment fun de les voir« .

Aimez-vous voyager et en tirez-vous un enseignement ?

MJ : « Ce qu’il y a de merveilleux dans les voyages : avoir accès à toutes les cultures, rencontrer les gens et les enfants. C’est fantastique et je dirais que c’est la plus grande source d’inspiration« .

Vous avez mis cinq ans pour sortir Bad, pourquoi ? Comment composez-vous ?

MJ : « Boy ! C’est une question difficile ! C’est juste une question d’écrire et de réunir les chansons dans ma tête, ça peut prendre un an ou plus. C’est difficile de dire comment la musique se crée, quel est le processus et qui en est responsable. J’ai le sentiment que c’est spirituel et divin. C’est pourquoi je ne peux en donner le crédit à personne« .

Si je pouvais exaucer l’un de vos vœux, quel serait-il ?

MJ : « Il y en a tellement mais le principal, le plus important, serait aussi simple que de rendre le monde heureux et de faire en sorte qu’il soit en paix. C’est pour cette raison que je fais ce que je fais. »

 

Dès le lendemain de cette interview, Michael Jackson se retrouva sur les scènes du Japon pour le plus grand plaisir d’un public reconnaissant. Il ne quitta pas cependant le pays du soleil levant sans faire une première déclaration officielle : mes trois premiers concerts au Japon ont été pour moi une expérience des plus excitantes. Le public japonais est le meilleur que j’ai connu et devant un tel auditoire, je serais capable de donner des dizaines de concerts. Merci à tous !

Dès les premières représentations, les tabloïds voulant profiter de l’ampleur d’un tel événement attaquèrent sans relâche Michael Jackson qui décida alors d’écrire un texte en précisant que ce serait ses derniers mots à ceux qui l’attaquent :

« Comme le dit un vieux proverbe Indien, ne jugez pas un homme tant que vous n’avez pas marché pendant au moins deux lunes dans ses mocassins. Les gens ne me connaissent pas, voilà pourquoi ils écrivent toutes ces choses erronées à mon sujet. Je pleure très, très souvent parce que ça fait mal, et je m’inquiète pour les enfants, tous mes enfants à travers le monde, je vis pour eux. Si un homme ne pouvait rien dire que ce qu’il peut prouver contre un personnage, l’histoire ne pourrait être écrite. Les animaux combattent, non par malice, mais parce qu’il veulent vivre. C’est pareil pour ceux qui critiquent, ils veulent notre sang, pas notre douleur. Mais je dois pourtant continuer la recherche de la vérité en toutes choses. J’ai été envoyé pour le monde, pour les enfants. Ayez pitié car je saigne depuis longtemps maintenant. »
Michael Jackson.