Hello World: The Motown Solo Collection
2009
Un best-of ? une compil ? un coffret ? Difficile d’employer ce terme lorsque nous parlerons de cette petite beauté qui a fini par atterrir dans nos mains. Hello World: The Motown Solo Collection est une pure merveille. Non seulement elle contient toutes les chansons de la carrière de Michael Jackson Solo chez Motown* mais en plus sa réalisation a été faite dans toutes les règles de l’art et du respect envers la genèse de la légende.
Véritablement sans vouloir vous en dévoiler d’avantage, voici pour vous la tracklist du livre Hello World. Nul doute que celle-ci servira dorénavant à faire découvrir aux générations futures qui était Michael Jackson.
GOT TO BE THERE
1. Ain’t No Sunshine
2. I Wanna Be Where You Are
3. Girl Dont Take Your Love From Me
4. In Our Small Way
5. Got To Be There
6. Rockin’ Robin
7. Wings Of My Love
8. Maria (You Were The Only One)
9. Love Is Here And Now You’re Gone
10. You’ve Got A Friend
BEN
11. Ben
12. Greatest Show On Earth
13. People Make The World Go Round
14. We’ve Got A Good Thing Going
15. Everybody’s Somebody’s Fool
16. My Girl
17. What Goes Around Comes Around
18. In Our Small Way
19. Shoo Be Doo Be Doo Da Day
20. You Can Cry On My Shoulder
BONUS TRACKS–ORIGINAL MIXES
21. Don’t Let It Get You Down
22. You’ve Really Got A Hold on Me
23. Melodie
24. Touch The One You Love
Disc 2
MUSIC & ME
1. With A Child’s Heart
2. Up Again
3. All The Things You Are
4. Happy (Love Theme From Lady Sings The Blues)
5. Too Young
6. Doggin’ Around
7. Johnny Raven
8. Euphoria
9. Morning Glow
10. Music And Me
FOREVER, MICHAEL
11. Were Almost There
12. Take Me Back
13. One Day In Your Life
14. Cinderella Stay Awhile
15. We’ve Got Forever
16. Just A Little Bit Of You
17. You Are There
18. Dapper-Dan
19. Dear Michael
20. I’ll Come Home To You
BONUS TRACKS–ORIGINAL MIXES
21. Girl You’re So Together
22. Farewell My Summer Love
23. Call On Me
Disc 3
LOOKING BACK TO YESTERDAY: NEVER-BEFORE-RELEASED MASTERS
1. When I Come Of Age
2. Teenage Symphony
3. I Hear A Symphony
4. Give Me Half A Chance
5. Love’s Gone Bad
6. Lonely Teardrops
7. You’re Good For Me
8. That’s What Love Is Made Of
9. I Like You The Way You Are (Don’t Change Your Love On Me)
10. Who’s Lookin’ For A Lover
11. I Was Made To Love Her
12. If ‘N I Was God
BONUS TRACKS–ORIGINAL MIXES
13. To Make My Father Proud
14. Here I Am (Come And Take Me)
15. Twenty-Five Miles
FAREWELL MY SUMMER LOVE
16. Don’t Let It Get You Down
17. You’ve Really Got A Hold on Me
18. Melodie
19. Touch The One You Love
20. Girl You’re So Together
21. Farewell My Summer Love
22. Call On Me
23. Here I Am (Come And Take Me)
24. To Make My Father Proud
Voici un livre, que vous n’êtes pas près de refermer !
Voici pour vous, la traduction des textes présents sur le livre Hello World :
Hello World
Page 3:
Michael Jackson pouvait vous faire oublier son très jeune âge. Sa façon d’appréhender les chansons, et les gens, a toujours été intuitive et étonnante. Il savait comment mettre en valeur les paroles d’une chanson, où ajouter des enchaînements mélodiques rapides, quand ralentir, comment terminer une phrase. Pendant les répétitions, j’ai été à ses côtés, je l’ai toujours encouragé et je lui rappelais ce qu’il devait travailler, mais on ne pouvait pas vraiment parler de répétitions. Il avait un don pour enregistrer instantanément ce qu’il entendait, plus rapidement que n’importe qui. Personne ne lui a enseigné cela. C’était un talent naturel chez lui, c’était inné, c’était son âme qui s’exprimait. Je le regardais d’un œil incrédule et je me disais : « Mais comment fait-il ça ? »
Quand il n’était pas en train d’enregistrer une chanson, Michael observait ce qui se passait. Il voulait tout apprendre et tout savoir des différentes étapes de la création d’un disque en studio – pourquoi on faisait cela, pourquoi on choisissait ce disque plutôt qu’un autre, quel genre de micro on utilisait, etc. Il se rappelait parfaitement l’emplacement des faders sur la table de mixage, et si quelque chose était modifié, il demandait aussitôt pourquoi. Ses frères lui demandaient d’arrêter de poser toutes ces questions, mais ça ne m’a jamais ennuyée. On avait naturellement envie de satisfaire sa curiosité. On avait envie d’entendre toutes les choses exceptionnelles que ce gamin était capable de faire. Il était très engagé. Il était déterminé. Il était incroyablement doué.
J’ai toujours su que Michael Jackson deviendrait la plus grande star au monde.
-Suzee Ikeda
Madame Ikeda a rejoint la Motown en tant que chanteuse, et a sorti plusieurs titres sous le label Motown. En parallèle, elle a été assistante A&R de Hal Davis et Berry Gordy, travail qui lui a permis de devenir une confidente de Michael Jackson.
Page 5:
Can You Remember ?
par Mark Anthony Neal
Je commencerai non pas par le premier single solo sorti en octobre 1971, mais par le titre Can You Remember, enregistré deux ans auparavant. Michael avait un peu moins de 11 ans. Cette chanson figurait sur le premier album des Jackson 5, avec le tube I Want You Back. Écrite par le producteur Thom Bell et d’abord enregistrée par The Delfonics, Can You Remember a été complètement ignorée sur le premier album des Jackson 5. Cette chanson a sombré dans l’oubli, même dans les recueils de chansons de la Philly Soul.
Beaucoup de choses ont été dites à propos des influences soul sur Michael, depuis James Brown jusqu’à Jackie Wilson. Mais, apparemment, le petit Michael s’intéressait aussi à la musique plus mélodieuse de Thom Bell et à la voix de William Hart, ce qui explique en partie pourquoi les Jackson 5 ont enregistré au moins une chanson des Delfonics sur leurs trois premiers albums (dont La-La Means I Love You, sur ABC, et Ready Or Not (Here I Come) sur le Third Album). Et évidemment, le groupe a pris exemple sur Smokey Robinson et sa voix de fausset. Ils ont donc enregistré pas mal de chansons de Smokey Robinson à leurs débuts, dont la fameuse Who’s Lovin’ You, et Darling Dear, une de mes chansons préférées.
Page 7:
Mais il y avait quelque chose de particulier avec les chansons de William Hart, surtout Can You Remember. Vous pouvez entendre dans la voix du petit Michael cette gravité que l’on retrouve dans nombre de ses premiers enregistrements, mais vous entendez aussi toutes les nuances d’un artiste dont le talent était en train d’éclore et de se développer. Quand on a demandé à Michael de sortir un album solo, ça n’a pas été une surprise de le voir y travailler avec l’assurance qu’aurait pu afficher un artiste ayant vingt ans de carrière derrière lui, tout en conservant son cœur d’enfant. Le titre de ce coffret, Hello World (qui reprend les deux mots rendus avec le plus de théâtralité dans le premier single de Michael Got To Be There), nous incite à nous remémorer cette période depuis longtemps oubliée où le petit Michael au visage d’ange était un des personnages les plus importants dans nos jeunes vies.
Amiri Baraka, un poète et intellectuel noir-américain, a souvent parlé de l’impact du légendaire jazzman Miles Davis sur le monde de l’art, se demandant combien de peintures, de pas de danse et de poèmes avaient pu être créés sur Kind Of Blue et Sketches Of Spain…Même si personne ne pourrait confondre la musique de Michael avec celle de Miles Davis, on peut se poser les mêmes questions en ce qui concerne l’influence de Michael. Michael Jackson est apparu à un moment historique où les Noirs-Américains ont obtenu une présence inédite sur la scène publique dans les milieux politique et économique, ainsi que dans le monde de l’éducation et de l’art (où Motown occupait le devant de la scène), et il est tout simplement devenu le garçon noir-américain le plus célèbre. Pour une communauté qui était confrontée à une pénurie de représentants dans la sphère publique, les apparitions de Michael Jackson à la télévision étaient un reflet très puissant des changements sociaux déjà en marche dans notre pays.
Page 8:
En réalité, il semblait que l’attrait et le charme du jeune Michael Jackson n’avaient pas grand rapport avec ces événements. Une douceur et une innocence émanaient de lui, bien que la coupe afro exubérante arborée par les frères Jackson fût regardée avec suspicion et un peu d’inquiétude dans certains cercles sociaux. Il serait excessif de dire que ce jeune garçon noir de la ville de Gary, dans l’Indiana, mérite d’être reconnu pour avoir atténué les tensions raciales au début des années 1970. Mais, quand dix ans plus tard, il a galvanisé un public énorme, jamais vu auparavant, aux origines sociales et ethniques très diverses, il est indiscutable que pour un grand nombre d’entre nous ayant été élevés avec la musique des Jackson 5, et n’ayant pas pris part aux graves conflits ethniques qu’avaient vécus nos parents et grands-parents, Michael Jackson représentait un espoir incroyable.
Comme d’autres enfants noirs, ayant vu Michael « crâner », je me sentais concerné par ces questions. Tout comme Ralph Carter, l’enfant qui jouait le rôle du petit Michael Evans dans le show hebdomadaire Good Times, Michael Jackson m’a aidé à trouver ma place dans ce monde. Bien trop peu d’entre nous seront prêts à l’admettre aujourd’hui, mais Michael Jackson était un modèle pour nous, jeunes garçons noirs en train de grandir. Sa façon expressive et attendrissante de porter son chapeau applejack (cf. pochette de Got To Be There), le culot de l’homme-enfant, les vêtements modernes et soignés et bien sûr les pas de danse, tout cela faisait partie de nos références… En fait, même mes premiers souvenirs amoureux sont liés à Michael Jackson, parce que j’envoyais souvent des lettres d’amour à mes petites copines avec des paroles de mes chansons préférées de Michael, en particulier de la chanson Girl Don’t Take Your Love From Me et Got To Be There, issues de son premier album solo. Et je suis sûr que je n’étais pas le seul.
Page 10:
Got To Be There est sorti en single en octobre 1971, quelques semaines seulement après le début de la diffusion du dessin animé des Jackson 5 à la télévision le samedi matin et le succès de leur émission de télé Going Back To Indiana. Je me souviens des rumeurs qui circulaient à ce moment-là annonçant la séparation imminente des Jackson 5. Évidemment, ces rumeurs étaient alors infondées, mais elles se sont révélées vraies quelques années plus tard.
Malgré le succès des Jackson 5 au cours des deux premières années – 4 titres n°1 des ventes à la suite, un nombre record de dates de concert, la frénésie des fans –, la Motown avait décidé de parier sur la carrière solo d’un jeune Michael plein de potentiel qui attirait tous les regards. Ces deux premières années ont ressemblé à des exercices, des entraînements permettant à Michael d’acquérir de l’expérience. Je dirais que la première vraie chanson solo de Michael est sortie plus tôt cette même année en réalité, avec l’album Maybe Tomorrow et en particulier le titre Never Can Say Goodbye. La qualité de sa performance sur cette chanson suggérait qu’il était prêt à voler de ses propres ailes. Et il l’était sans aucun doute : Got To Be There, la reprise de Rockin’ Robin et I Wanna Be Where You Areont tous été des tubes. Une part du succès de Michael est due au talent unique du producteur Hal Davis, qui s’est occupé des arrangements de tous ces titres (y compris Never Can Say Goodbye), à l’exception de Robin, qui a été supervisé par ses apprentis.
Page 11:
La réussite de cette première tentative de MJ en solo a permis de ne pas se limiter aux tubes. La version chantée par Michael du titreAin’t No Sunshine de Bill Withers n’a pas eu de succès aux États-Unis, mais a été classée dans les 10 meilleures ventes en Grande-Bretagne. Michael chantait des reprises de ce que la musique soul avait de mieux à offrir à l’époque, grâce à la Corporation (Freddie Perren, Fonce Mizell, Deke Richards et Berry Gordy), et tout le monde s’accordait à dire qu’il surpassait largement les auteurs ou interprètes originaux de ces titres. Mais il y avait d’autres bijoux dans cet album, comme Girl Don’t Take Your Love From Me de Willie Hutch et Wings Of My Love des Corporations. Même quand Michael est retourné au vieux catalogue de chansons Holland-Dozier-Holland avec Love Is Here and Now You’re Gone, son interprétation était toujours magique.
La Motown qui préparait le deuxième album de Michael s’employait à obtenir un succès populaire bien plus large. Leur plus gros coup a été la nomination de Diana Ross aux Oscars pour son rôle de Billie Holiday dans le film Lady Sings The Blues. À la suite de cela, il y a eu la comédie musicale Pippin à Broadway, grâce à laquelle les Jackson 5 ont eu du succès avec la chanson Corner Of The Sky. Le monde du show-biz allait enfin connaître un titre classé n°1 de Michael, le seul avec Motown, la chanson du film Ben. Musicalement, Michael était parfait pour interpréter cette chanson racontant l’histoire d’un garçon solitaire nouant une amitié avec un rat très attachant. Michael avait lui-même des rats et des serpents chez lui, et la Motown a utilisé des photos de ses animaux pour la promotion du single.
Page 15:
Malgré le succès du single Ben, l’album ne s’est pas aussi bien vendu que Got To Be There. Un second single avait été prévu,Everybody’s Somebody’s Fool, mais il n’est finalement jamais sorti. Pourtant l’album recelait quelques performances époustouflantes, dont une production incroyable de People Make The World Go Round des Stylistics (sous la houlette de Thom Bell), et les joyeusesGreatest Show On Earth et We’ve Got A Good Thing Going, qui ont connu une deuxième vie quelques années plus tard quand elles sont passées dans l’émission ABC-TV Afterschool Special. Pendant ce temps-là, Jermaine avait lancé sa carrière solo et se débrouillait bien, avec son titre Daddy’s Home classé dans les 10 meilleures ventes, et Jackie préparait les débuts de sa carrière solo également.
La Motown se trouvait véritablement à un tournant, avec le jeune Michael arrivant à maturité et traversant l’adolescence plus rapidement que personne n’aurait pu l’imaginer. Son troisième album solo, Music & Me, a révélé des ballades, sur le modèle de Ben, dont les doucesWith A Child’s Heart et Happy, une version chantée du thème romantique de Lady Sings The Blues. Cette chanson n’a pas vraiment trouvé de public, bien que plus tard elle ait été mieux appréciée. Deux ans sont passés avant que Michael ne ressorte un album solo, ce qui était très long à cette époque-là. Il avait pourtant enregistré énormément de chansons, notamment des titres figurant sur des disques post-Motown ainsi que les bonus inclus dans cette collection. La mode était en train de changer et quand les Jackson 5 ont rencontré le succès sur les pistes de danse avec Get It Together et surtout Dancing Machine, Michael a suivi ce chemin.
Page 17:
Forever, Michael, son dernier album solo sorti chez Motown, n’a pas atteint des sommets dans les ventes de disques, mais a été très bien reçu par les chaînes de radio noires. La chanson We’re Almost There a mis en valeur la voix mature de Michael, mais c’est le deuxième single, Just A Little Bit Of You, qui a ouvert la nouvelle voie dans la carrière de Michael. Les deux chansons ont été écrites par les frères Holland et produites par Brian, qui était de retour chez Motown après sept ans d’absence. Just A Little Bit Of You a été adaptée à la nouvelle mode disco et a permis à Michael de relancer sa carrière solo. Quand les frères Jackson, excepté Jermaine, ont quitté la Motown peu de temps après la sortie de ce 33 tours et de leur album Moving Violation pour signer chez Epic, les chansons dansantes ont été leurs plus gros tubes.
Le jeune Michael avait bien compris tout cela et il a apporté toute cette énergie dans son album solo Off The Wall (1979), qui a vu débuter son règne en tant que King of Pop. Le succès retentissant de cet album a probablement fait de l’ombre à ses premiers albums solo. Mais comme le dévoile le coffret Hello World: The Motown Solo Collection (1972-1975), les graines du succès de Michael avaient été semées longtemps auparavant.
Mark Anthony Neal est l’auteur de plusieurs livres dont Songs in the Key of Black Life : A Rythm and Blues Nation. Il est professeur à la Duke University et y enseigne l’histoire des Noirs-Américains.
Page 36:
Notes du 33 tours original Looking Back To Yesterday
Quel chemin parcouru par les Jackson 5 ! Des talents multiples couronnés d’or et de platine largement reconnus, et un succès bâti sur une recette infaillible : des tubes, des arrangements, des musiciens, et surtout 5 frères dans un studio : Tito, Marlon, Jackie, Jermaine et Michael.
Il y avait tellement de producteurs pour créer des chansons pour les Jackson 5 à leurs débuts, quand ils ont rejoint la Motown, qu’un certain nombre de titres ont été mis de côté, simplement parce qu’il n’y avait pas de place sur le marché pour toutes ces chansons. Trop de titres en même temps auraient pu leur porter préjudice et engendrer un effet de saturation. Mais ces titres inédits étaient tout aussi sublimes que ceux qui sont sortis. Il y avait une magie créative entre les frères Jackson et leurs producteurs qui a donné un son particulier et un style unique qui s’est développé au fil des ans. Chaque frère a apporté sa touche personnelle.
Marlon essayait constamment de convaincre les producteurs de faire des arrangements pour danser parce que c’était à la mode avec le disco, Jackie donnait dans les arrangements raffinés et était passionné par les ficelles du métier de producteur. Vous pouviez toujours apercevoir Jermaine dans le studio, en train d’essayer d’influencer le bassiste avec ses propres idées. Et puis il y avait Michael…
L’originalité de Michael fait de lui un prophète vivant de la musique, qui donne l’espoir et le désir de réussir. Une des chansons enregistrées avec ses frères, I Hear A Symphony, est une preuve musicale de sa créativité qui relève véritablement du mystique. L’âme de Michael est comme une symphonie mystique et magique de rythmes et de sonorités. Cette chanson a été écrite à l’origine par l’équipe Holland-Dozier-Holland pour Diana Ross & The Supremes. Mais Michael pensait que ça serait une bonne idée que le titre soit interprété par un homme. L’équipe de production partageait cet avis, donc la chanson connut une seconde vie avec les Jackson 5.
Give Me Half A Chance a été écrite pour les Jackson 5 par Clifton Davis, qui a également écrit le succès populaire Never Can Say Goodbye. À la demande de Berry Gordy, Michael a enregistré Lonely Teardrops. Berry Gordy avait écrit cette chanson pour son ami, Jackie Wilson, l’interprète qui en avait fait un tube. That’s What Love Is Made Of a été enregistrée par Smokey Robinson & The Miracles. Ils ont eu un tel succès avec cette chanson que Michael voulait absolument en faire une reprise. La première chanson de l’album, When I Come Of Age, a été écrite par Hal Davis, Don Fletcher et Weldon Dean Parks spécialement pour Michael, pour qu’il partage avec ses fans ses envies et ses rêves d’avenir. Nous savons tous maintenant ce qu’il est devenu : riche et célèbre !
Hal Davis
Page 42:
Notes du 33 tours original Farewell My Summer Love :
Michael Jackson est un véritable phénomène, mais il n’est pas apparu du jour au lendemain. Depuis ses millions de disques vendus chez Motown quand il était le leader des Jackson 5 (dès ses débuts avec I Want You Back en 1969), jusqu’à son statut actuel d’artiste n°1 des ventes aux États-Unis et première superstar du vidéo-clip, l’artiste venu de Gary et âgé aujourd’hui de 25 ans grandit sous les yeux du public depuis quinze ans maintenant.
En réalité, cela fait plus longtemps que cela, car Michael a débuté sa carrière de chanteur avec ses grands frères, Jermaine, Marlon, Jackie et Tito à l’âge de 5 ans. Le groupe a enregistré au moins trois singles chez des labels locaux avant de signer chez Motown, où ils ont enchaîné quatre titres classés n°1 à la suite : I Want You Back, ABC, The Love You Save et I’ll Be There. En 1971, Michael lançait sa carrière solo. Dans ses albums se trouvaient aussi bien des ballades (Got To Be There) que des reprises entraînantes de vieilles chansons rock (comme Rockin’ Robin de Bobby Day), et ses chansons ont aussi été des tubes.
Jusqu’à ce qu’ils quittent le label en 1975, chacun des singles des Jackson 5 enregistrés chez Motown a atteint le top 10 du classement des ventes pop et R&B et deux d’entre eux (Never Can Say Goodbye en 1971, et Dancing Machine en 1974) ont été classés n°1 des ventes R&B. Ensuite, lorsque le groupe a été rebaptisé The Jacksons avec Randy pour remplacer Jermaine (qui était resté chez Motown pour faire une carrière solo), ils ont produit une demi-douzaine de tubes. Et pendant ce temps Michael avait vendu plus de 30 millions d’albums en tant qu’artiste solo.
L’histoire de Michael Jackson est glorieuse, c’est certain, et l’album que vous tenez entre vos mains est loin d’en être le dernier chapitre. Quand la Motown a déménagé ses bureaux, ils ont retrouvé des cartons qui avaient été égarés, contenant plus de 40 enregistrements inédits de Michael Jackson et des Jackson 5 !
Une légende raconte que ces enregistrements ont mystérieusement atterri dans les dossiers des Moroccan Muzik Makers, mais je n’y crois pas. En fait, nous avions toujours une trace de ces enregistrements jusqu’à fin 1972, début 1973, au moment où ils ont été effectués. Et ensuite, eh bien, le Grand Gardien des enregistrements a dû être englouti par un cousin du monstre qui a pris l’habitude de dévorer les chaussettes une par une dans mes lessives…
La vraie surprise, cependant, n’a pas été quand la Motown a retrouvé ces fameux enregistrements, mais quand ils ont été écoutés. Il y avait une dizaine de titres d’une qualité exceptionnelle… Évidemment, ils avaient besoin d’être remixés, mais la voix de Michael était déjà là.
Plus important encore, ces chansons donnent aux historiens de la musique pop et aux fans de Michael une opportunité unique d’entendre un génie de la musique, un artiste aujourd’hui légendaire, lorsque sa personnalité artistique et son style étaient en pleine mutation et en train se s’affirmer.
La chanson-titre de l’album, Farewell My Summer Love, est le maillon manquant entre So Much In Love (des Tymes) et les œuvres plus matures de Michael comme Human Nature, tandis que Don’t Let It Get You Down, avec une guitare très présente, porte en elle une troublante ressemblance avec les créations et expériences futures de Michael dans sa fusion des sons rock et funk.
La reprise de deux titres en particulier a mis en lumière deux des influences stylistiques majeures sur le jeune Michael, You’ve really Got A Hold On Me de Smokey Robinson & The Miracles, et Here I Am (Come and Take Me) d’Al Green. Michael y suit très précisément les couplets d’origine, chaque particularité de la voix des deux chanteurs, chaque inflexion, et il a conservé la plupart d’entre elles.
Même si Melodie est un vieux titre rythmé de la Motown revisité par Michael et si Call On Me rappelle un vieux titre des Intruders, une des raisons du succès de Michael était sa capacité à dépasser la production de musique pop pour atteindre la perfection. La légèreTouch The One You Love, la mélodramatique To Make My Father Proud, la pétillante Girl You’re So Together sont des preuves que Michael et la Motown essayaient constamment d’élargir leurs horizons artistiques.
Cette stratégie a remarquablement fonctionné. Vous vous attacherez à cet album, comme à Michael Jackson.
Don Waller.
Retranscription et traduction : Sendre